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L'adolescent incertain dans la solitude des champs de forces : adolescence et produits stupéfiants

[article]

Année 1998 51-434 pp. 153-166
Fait partie d'un numéro thématique : Psychopathologie phénoméno-structurale
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bulleriN de psychologie / tome 51 (2) / 434 / mars-avril 1998

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Michel WAWRZYNIAK*

L’adolescent incertain dans la solitude des champs de forces : adolescence et produits stupéfiants

«Si vous marchez dehors, à cette heure et en ce lieu, c’est que vous désirez quelque chose que vous n’avez pas, et cette chose, moi, je peux vous la fournir...»

Le dealer, in Dans la solitude des champs de coton, Bernard-Marie Koltès

Les manifestations de la mutation psychique de l’adolescence peuvent se croiser avec le vo¬ lant des toxiques (1). Notre pratique de clini¬ cien-chercheur dans le champ de l’adolescence nous a fait nous intéresser aux forces qui prési¬ dent à de telles croisées. Dans le cadre d’un point de vue fonctionnaliste ne prétendant pas à une analyse exhaustive, nous nous sommes de¬ mandé de quelles manières les produits toxiques -et plus particulièrement les produits stupéfiants -entrent en fonction, durant cette mutation, avec les mécanismes psychologiques à l’œuvre chez les adolescents.

Pour explorer ce questionnement davantage sensible à une clinique du sujet qu’à une cli¬ nique de l’objet, nous nous sommes demandés, pour reprendre le vocabulaire des obligations utilisé par Marcel Mauss, à quoi cela oblige d’être adolescent aujourd’hui, c’est-à-dire à quoi l’adolescent est-il voué du fait de l’intri¬ cation de ses transformations internes -celles provoquées par les nouvelles forces activant sa vie psychique -, avec les déterminants de la vie sociale et notamment les forces du marché des diverses économies de l’offre et de la demande.

Il s’agit pour nous, dans ce présent travail, autour de cette question, d’éprouver la perti¬ nence de l’articulation des données du monde des formes, relevant d’une approche phénomé-no-structurale, avec celles relevant du monde des forces, ou pour le formuler autrement : en quoi les données de la vision en images nous éclairent sur la dynamique de la relation aux autres et aux produits.

Le monde des forces

Des auteurs tels que Freud et Mauss, nous ont ouvert à l’intelligence des mondes des forces. Si Freud nous a introduit au monde des contraintes, Marcel Mauss, qui écrivait sur la magie en ce même moment du début de ce siècle où Freud écrivait sur les rêves, nous a fait découvrir le monde des obligations. Ce champ de forces que Freud désigne comme «Zwang » et que Mauss appelle «obli¬ gations », Pierre Delaunay le nomme pour sa part, en référence à Françoise Minkowska, «monde des formes symboliques ». Selon Delaunay, Mauss a élaboré le premier la notion de forme symbolique : «Avec sa formule selon laquelle “le don oblige”, Marcel Mauss intro¬ duit comme réalité psychique cette forme tout à fait particulière du lien qu’est le devoir, l’un des modes majeurs de dynamisation du temps dans l’expérience humaine. Donner sa parole est une forme spécifiquement humaine.

(*) Laboratoire de psychologie appliquée de l’uni¬ versité de Reims Champagne Ardennes, 57, rue Pierre Taittinger, 51096 Reims cedex ; Service de psycho¬ thérapie de l’enfant et de l’adolescent (Pr. G. Schmit), CHRU de Reims.

(1) Le volant des toxiques, tel qu’il a été défini par Jean-Claude Coqus, se décline dans des utilisations possibles -et souvent combinées -de produits mar¬ quées soit par le mésusage (produits industriels do¬ mestiques), soit par l’usage sans mesure (alcool), soit par l’abus dangereux (le tabac), soit encore par l’usa¬ ge continu sans conseil médical (médicaments), soit enfin par la consommation de produits interdits (stu¬ péfiants) (Coqus, 1987 et 1988). Cette variété de mo¬ dalités d’usages, mise en correspondance avec une va¬ riété d’états psychiques, a été abordée selon diverses perspectives : une approche de psychopathologie cli¬ nique, par exemple, relative aux produits solvants (P. Angel, M. Botbol et F. Facy, 1987), une approche épidémiologique généraliste des conduites des adoles¬ cents (M. Choquet, S. Ledoux, H. Menke, 1988) ou encore un abord épistémologique (A. Rigaud, 1996).

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