Le Japonais Kohei Uchimura avec sa médaille d'or du concours général de gymnastique, aux JO de Rio le 10 août 2016

Le Japonais Kohei Uchimura avec sa médaille d'or du concours général de gymnastique, aux JO de Rio le 10 août 2016

afp.com/Thomas COEX

Déjà sacré en 2012 à Londres, "King Kohei" est le premier gymnaste à conserver son titre depuis son compatriote Sawao Kato (1968 et 1972). Il s'agit aussi de la septième médaille olympique pour Uchimura, la troisième en or, après celle décrochée par équipes lundi, et avant de participer à la finale du sol.

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Si le "roi" est encore à bonne distance de Kato et de son record de neuf médailles d'or olympiques, il s'inscrit néanmoins dans sa lignée en étant le quatrième homme à conserver son titre dans le concours général olympique, après l'Italien Alberto Braglia (1908, 1912), le Soviétique Viktor Chukarin (1952, 1956) et donc Kato.

Après la victoire par équipes qui avait détrôné la Chine, Uchimura avait déjà parlé des prochains Jeux: à Tokyo-2020, il visera le parachèvement.

Car mercredi, il a gagné son huitième concours général d'affilée, Jeux et Mondiaux confondus, après une percée au haut niveau aux JO-2008 de Pékin (argent au concours général): comment dit-on hégémonie en japonais'

"Le titre est à moi depuis 2009 mais cette fois c'était le plus délicat", a-t-il admis. Tout s'est joué sur le dernier agrès.

- 0,099 point -

Verniaiev, qui menait la danse depuis la troisième rotation, venait de creuser l'écart dans sa spécialité, les barres parallèles, en signant un 16,1, avant le 15,6 d'Uchimura.

Ça sentait le roussi pour le Japonais de 27 ans, le flambeau était prêt à changer de mains, et l'Ukrainien aux 22 printemps voyait poindre son avènement, tandis que le Britannique Max Whitlock finissait en bronze.

A la barre fixe de trancher. Et le "roi" sort le grand jeu: une routine de haute volée, pleine de risques et parfaitement réalisée, déclenchant les vivats du public. Note: 15,8.

"En me rendant à la barre, je savais ce que j'avais à faire. Je suis resté calme et sous contrôle. Je pense que ce calme a été la clef de mon succès", a-t-il avancé à propos de l'agrès d'où il avait chuté samedi en qualifications.

Au tour de Verniaiev de s'élancer. Le public fait silence, le souffle coupé par le suspense dans ce choc de titans. L'Ukrainien, aussi proche de son coup d'Etat gymnique, choisit la sécurité, sans aucun salto.

Sa réception est parfaite, il se voit en "Roi Oleg". Le verdit tombe: 14,8. Il lui aura manqué 0,099 point. Il n'en croit pas ses yeux, incrédule, préfère en sourire, jaune. Les deux gymnastes ceints de leurs drapeaux nationaux tombent dans les bras l'un de l'autre.

L'Ukrainien n'est jamais passé sous la barre du 15, sauf, justement, à la barre fixe. Il a poussé le "roi", qu'il compare à "Michael Phelps et Usain Bolt", dans ses retranchements sans aller au bout de sa révolution.

"Je suis content d'avoir vraiment bousculé Kohei, mais à la fin il a encore une fois conservé son titre, a-t-il lâché. J'ai approché son score de très près, comme personne ne l'avait fait auparavant".

Et Uchimura reste "King Kohei".

L'unique Français engagé, Axel Augis, a fini 21e et avant-dernier des gymnastes qui ont disputé tous les agrès, en raison notamment de deux chutes.

C'était pour lui déjà un succès d'être en finale, d'un "niveau incroyable", a-t-il relevé. "Il doit encore travailler son mental, qui lui fait commettre des erreurs bêtes qu'il ne commet jamais à l'entraînement", a jugé pour sa part son entraîneur, Denis Charlieux.

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